Bienvenue à Batʃalio. ce site vous propose une experience ludique afin de decouvrir l'ile, sa culture et ses mystères.
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Nous tenons à remercier
Jean Polet - Josette Shaje Tshiluila - Paul Veyne - Laurence Tilliard - Françoise Bottero - Raphael Rousseleau - Ulysse Blanc - Christian Seignobos - Catherine Cocquery-Vidrovitch - Alain Person - Valérie Sandoz - Ivan Ermakoff - Ali Amahan - Amélie Vavasseur - Niclas Dünnebacke - Arlette Farge - Thomas Gallice - Julien Vergnaud - Eve Netchine - Faranirina Rajaonah -Denis Vidal
Pour avoir accepté de parler, et avoir levé le secret sur Batʃalio. Nous espérons que cette exposition incitera d'autres savants et témoins à se manifester.
Batʃalio, relique des archives
L'île de Batʃalio,
au large du Mozambique,
fut peuplée au fil du temps par des voyageurs
du monde austronésien.
Elle a longtemps été le carrefour obligé du commerce dans
l'Océan indien,
la mousson poussait les navires asiatiques vers ses côtes
vers l'Afrique de l'est,
et les ramenait six mois plus tard en Asie,
en même temps qu'elle poussait les bateaux d'Afrique vers l'ouest de l'île.
Certains voyageurs pourtant restaient sur place.
Petit à petit ces voyageurs devinrent des groupes,
ces groupes s'établirent en clans, commercèrent et s'affrontèrent,
puis, certainement dans les derniers siècles avant notre ère, s'allièrent.
Alors fut fondée sa première écriture unifiée,
et commença l'histoire de Batʃalio telle que nous la connaissons.
Cette exposition, nous l'avons initiée après la découverte des carnets de voyages d'Aloïs Sandoz,
dans lesquels il raconte son voyage à Batʃalio.
C'est la plus récente d'une série de traces sporadiques de Batʃalio en Europe,
dont la plus ancienne que nous ayons pu retrouver est
une statue en or massif dans les archives portugaises. Offerte aux explorateurs portugais lors de leur arrivée sur l'île au XIVe siècle, elle fut interprétée alors comme un signe d'allégeance à la couronne.
On sait que Batʃalio est producteur d'or, soit par l'exploitation d'une veine sur l'île,
soit par celle de la veine qui va du Zimbabwe à l'Afrique du Sud.
Peut être que la statue en or n'était pas alors un cadeau diplomatique si important pour Batʃalio.
C'est le commerce de l'or sûrement qui a motivé au départ le secret dont s'est entouré Batʃalio,
les marchands protègent leurs sources de matières précieuses.
Peu de temps après le passage des voyageurs Portugais, le secret autour de Batʃalio se reforme, et
on n'en retrouve plus trace avant des échanges commerciaux, et une alliance avec Louis XIV.
Cette alliance fut renforcée par l'envoi à la cour de France d'un "prince" de Batʃalio pour y être éduqué. C'était pratique courante à la cour,
mais le roi ne connaissait vraisemblablement pas le système de gouvernement tournant de Batʃalio, ni que
la société y était matrilinéaire. Le prince a certainement bénéficié d'un statut plus élevé en France qu'à son retour.
Nous avons pu mettre au jour un petit nombre de traces de cette époque, même si le mystère subsiste.
Au début du siècle dernier, le pays s'est
allié à L'URSS,
et pour autant qu'on sache, s'est fermé presque entièrement alors. Depuis la chute
de l'union soviétique,
nous avons peu de traces, fait paradoxal car
celles qui nous sont parvenues témoignent d'une culture nourrie à tous les âges d'échanges avec le reste du monde.
Le voyage d'Aloïs Sandoz est le témoignage le plus recent avec lequel nous ayons pu travailler pour préparer cette exposition.
La société de Batʃalio se divise en 7 clans, qui s'échangent régulièrement 8 pouvoirs d'organisation de la société. Le premier d'entre eux est la spiritualité. Cette division en 8 est importante pour Batʃalio, on peut le voir dans le plus ancien dictionnaire que nous connaissions de Batʃalio: François Bottero décrit comment l'organisation du dictionnaire amène un sens d'infinité et et de recommencement au chiffre 8, et organise la langue, la connaissance et le monde autour de l'octet, comme nous avons pu le faire autour de la dizaine. Batʃalio, née et nourrie pendant la majorité de son histoire par le commerce avec l'Afrique de l'est et l'Asie, a été visitée par des missionnaires de multiples religions, des parts de la population adoptant le christianisme au travers de Nanan Touna par exemple. Pour l'exposition, nous avons choisi de représenter la spiritualité par la couleur de l'or, la substance "magique" et précieuse par excellence.
La diplomatie est, avec la spiritualité, le rôle le plus ouvert à l'autre à Batʃalio. Il l'est cependant, dans une portée plus quantifiable, c'est pourquoi nous avons choisi de le présenter dans l'exposition comme le deuxième cercle de pouvoir, allant ainsi du plus extérieur au plus intime au fur et à mesure qu'on s'approche du centre de l'exposition. Il est difficile de se représenter les échanges de Batʃalio aujourd'hui, puisqu'ils sont inexistants ou du moins discrets, mais l'histoire de Batʃalio est dès le départ liée au commerce. Assez vite, grâce à l'or, l'ile a pu avoir une grande influence, sur ses voisins, mais pas uniquement, en participant au commerce silencieux, ou en envoyant des représentants à la cour de Louis XIV.
La gestion de la flore est évidemment une fonction importante à Batʃalio. Christian Seignobos détaille l'ensemble des dispositifs d'apprivoisement des forets du nord du territoire, et nous savons que l'ile cultive abondamment l'igname. Il est difficile de savoir précisément comment cette gestion s'articule selon le clan, étant donné que Batʃalio regroupe une variété de climats, de la foret équatoriale à la montagne tropicale, chaque clan ne possédant pas la connaissance intime de tous ces environnement.
La gestion de la faune à Batʃalio, c'est avant tout celle de l'élevage bien entendu, mais c'est aussi celle de la faune "associée", comme les abeilles ou les poissons. Le fait que la faune ait été gérée en commun depuis longtemps à Batʃalio implique que des quotas et des conditions d'exploitation raisonnables y sont la norme, pour au moins deux raisons : chaque clan, pour conserver "sa" part des ressources naturelles, doit lorsqu'il détient le pouvoir de gestion de la faune mettre en place des limites qui s'adresseront aussi à lui ; de plus, utiliser son pouvoir pour limiter la chasse, la pêche ou la récolte, c'est montrer que son clan est puissant, s'affirmer face aux autres.
Le cercle de la défense à Batʃalio, c'est la défense extérieure. Josette Shaje Tshiluila témoigne de l'emprise qu'a pu avoir l'armée sur l'université lors de ses études, du levé au clairon et des grades qui leur avaient été imposés pour les contrôler. Elle témoigne des "capo" désignés parmi les étudiants, et des caractères que ça a pu révéler. En dehors de cela, nous n'avons malheureusement qu'une quantité limitée d'information sur la gestion de la défense à Batʃalio, à l'exception de quelques anciennes armes gravées qui évoquent plus une garde nationale qu'une armée régulière.
Nous n'avons pas beaucoup plus d'information sur la protection à Batʃalio, la police, que sur la défense. Cela nous semble être un rôle complexe, puisqu'il est simultanément un pouvoir de répression sur les autres clans, et un catalyseur évident de rancunes sujettes à revanche lorsque les rôles tournent. Arlette Farge nous raconte malgré tout comment le sujet des perruques, signes de richesse par excellence qui utilisaient 500g de farine par jour pour être poudrées, a pu polariser la société au 18eme siècle, et comment les clans, lorsqu'ils étaient chargés de la protection, ont pu protéger les riches en interdisant des manifestations et en arrêtant des protestataires.
A Batʃalio, la transmission est un rôle fondateur, dès la plus ancienne histoire qui nous ai été racontée par Valérie Sandoz : celle de métallurgistes nomades qui transformaient le minerai de fer dans chaque village ou ils passaient, y glanant leurs histoires, et leurs savoirs, pour les raconter dans les villages qu'ils traverseraient ensuite. Pour être surs de ne pas oublier ces histoires, ils les gravaient sur de longues barres de fer octogonales. Dans le sens de ce témoignage, Josette Shaje Tshiluila précise que les sculpteurs et les forgerons entretiennent un lien complexe avec les ancêtres ainsi qu'avec l'avenir du groupe. Nous manquons cela étant d'informations concernant la gestion de la transmission en tant que pouvoir.
Le cercle le plus intime de la société, c'est la gouvernance. Son rôle premier est facile à découler de son signe dans la langue de Batʃalio : le triangle, c'est la pyramide qui permet, tous les deux ans, d'assigner au hasard le rôle que chaque clan devra remplir pour les deux années à venir. Il semble en découler que c'est le clan dont la charge est la gouvernance qui doit organiser cette passation de pouvoir. Par ailleurs, dans la mesure ou 7 clans doivent se partager 8 responsabilité, il est très vraisemblable que c'est ce même clan qui arbitre les négociations concernant le huitième rôle et son attribution. Nous pouvons enfin supposer que la gouvernance recouvre aussi un rôle de coordination des autres pouvoirs, mais nous n'avons pas de traces concrètes nous permettant de confirmer cette idée.
L'interview d'Ivan Ermakoff que vous pouvez entendre en cliquant sur l'image juste en dessous sur le site décrit l'objet et le procédé avec beaucoup plus de détail.
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